Allez, je vous partage une réflexion qui me trotte dans la tête depuis quelques semaines…
Il y a quelques semaines a été lancé sur France 5 le jeudi soir une émission intitulée « 200 km à la ronde ». Le générique m’a interpellée : 5 familles décident de devenir locavores pendant un mois. (Pas de polémique sur les émissions de télé réalité, ni sur comment ont été choisies les familles, etc, le sujet n’est pas là ;p) Elles vivent à Toulouse ou dans les environs, et ont un périmètre de 200 km pour s’alimenter.

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Vous trouverez ICI un article bref sur le locavorisme, ses origines, pourquoi, ses impacts et ses limites. (ou on y apprend notamment que le périmètre du locavore, c’est 160 km.)
Enfin, on a regardé avec mon Amoureux, en différé sur Internet (rapport au fait que nous n’avons pas la télé, et que 20h40, c’est exactement l’heure de coucher du P’tit Pote).
Et voilà ce qu’on en a tiré : (attention, rien de nouveau sous le soleil, juste des constats)
- biovore, ce n’est vraiment pas du tout être locavore.
-on a fait l’inventaire de nos placards à nous, et oh my! ça fait peur.
-tu peux tout de suite sortir de ton alimentation : le café, le chocolat, le thé, les épices, les cranberries (non? non? nooooooon!!), le sucre, les pâtes, le riz, les jus d’orange (et j’en oublie)
-les produits locaux ne sont pas forcément plus chers, quand achetés directement au producteur
-mieux vaut local et pas bio ou bio de l’autre bout du monde?
Plus largement, les différents épisodes de l’émission ont montré plusieurs choses : manger local, c’est du temps. Du temps pour préparer, du temps pour dégoter les produits.
Mais manger local, c’est aussi et surtout : découvrir les richesses de sa région (non, mais sans blague, ils ont visité un élevage d’escargots!), créer du lien entre les gens (producteurs/consommateurs), créer des moments de famille. Et ça j’ai trouvé ça vraiment flagrant : les enfants étaient tout le temps partie active, avec un plaisir évident, dans les recherches de leurs parents, que ce soit pour aller pêcher, pour aller chercher des fruits, voir des cochons ou des chèvres, se promener dans les vignes, ou dans les brasseries (pour la fabrication de bières) etc.
Alors oui, manger local c’est du temps, mais c’est aussi du temps partagé, en famille, prétexte à promenades pour rapporter les produits, à apprendre d’où ça vient, et enfin, à préparer tout ça.
Et je sais que si je propose à mon fils d’aller voir des escargots cet après-midi, il ne faudra pas lui répéter 2 fois!
Maintenant, on s’est demandé comment appliqué ça à notre quotidien à nous.
Tout d’abord, merci l’Exception Marco Polo : concept mis en place par Bill McKibben, et qui autorise le locavore à quelques entorses : poivre, épices, huile d’olive (et oui, les olives, c’est à plus de 160 km…), thé, café, chocolat (pas tous en même temps, hein, sinon, ce n’est plus une exception!).
Ensuite, autant comme l’été, on pense que ça peut se faire, que l’hiver… A part les choux, les poireaux, les pommes de terre… Heureusement que des légumes oubliés reviennent au goût de jour. Mais encore faut-il que ce soit produit près de chez vous!
Le congélateur devient ton meilleur ami : plats préparés en quantité à l’avance, légumes et fruits d’été soigneusement mis de côté, etc. Bon quand tu n’as pas de congélateur, tu te demandes comment tu vas faire. (ben quoi? pas de télé, pas de congélateur, ni de lave-vaisselle, ni de micro-ondes, mais je vais bien, merci). Tu peux toujours squatter celui de tes beaux-parents ou de tes voisins.
Pour se fournir dans le coin, il y a (entre autres!) le potager de Chaume Ronde à St Xandre, les Serres de l’Anglois à Angoulins, La Ruche qui dit oui!, les AMAP.
A noter aussi, à La Rochelle Paniers de nos Campagnes : en 2006, des producteurs locaux, avec le soutien de la Chambre d’Agriculture, ont ouvert une boutique où ce sont les producteurs qui vendent leurs produits 2 jours et demi par semaine.
Sans oublier les chèvreries, la farine en production locale (me vient à l’esprit celle de St Jean de Liversay), les Ruchers de Cybèle (bah oui, pas de sucre, mais du miel!), asinerie, tous les panneaux visibles le long des routes pour des ventes directes, etc.
Tout ça pour dire, que ce qu’il y a dans mon assiette, c’est partie intégrante de ce que je laisse, de ce que je transmets à mes enfants : une façon de vivre, de voir les choses, au quotidien, 3 fois par jour même.
Petite précision : (mais qui a son importance) Aucun jugement de ma part sur le comportement de chacun fasse à son assiette : je ne suis pas la dernière à ouvrir une brique de soupe l’hiver, à utiliser un certain Drive pour mes courses, ni à toujours avoir quelques conserves dans mon placard.
Et puis en ce moment, mon addiction, c’est pour la laine (je tricote), comme celle-là qui vient pas du tout du coin de la rue! On a tous des contradictions…
Et vous, il y a quoi dans votre assiette?
Les commentaires sont ouverts, n’hésitez pas à y laisser votre bon plan!